Le World Forum for a Responsible Economy ouvre ses portes par de multiples discussions passionnantes, portant notamment sur les points de bascule et l’action concrète. Découvrez les perspectives inspirantes de leaders tels que Raphaël Robil, Mehdi Coly de Team For The Planet, et Bertrand Badré de Blue Like an Orange.
Le World Forum for a Responsible Economy réunit visionnaires et leaders pour autant de témoignages inspirants et de stratégies pour agir contre le changement climatique. Ces partenariats significatifs font de cet événement un véritable déclencheur pour une transformation mondiale.
Le point de bascule, on en parle ?
Pour entamer cette rencontre, ce mardi 21 novembre à la Cité des Échanges, à Marcq-en-Barœul, Raphaël Robil évoque tout d’abord la notion de « point de bascule ». Ce point de bascule, c’est le moment que l’on ne voit pas venir, où tout va très vite et… bascule !
Cela arrive lorsqu’une partie de la population se mobilise, quand bien même cette fraction de société se trouverait en large minorité. L’essentiel, c’est d’enclencher un mouvement, en somme, pour propager les bonnes pratiques et motiver ainsi d’autres personnes à faire de même. Et bonne nouvelle : en entreprise comme au niveau mondial, le point de bascule, cet effet boule de neige plein de positivité, fonctionne de la même manière.
À chaque niveau de la société, chacun peut ainsi lancer un mouvement bénéfique pour notre climat.
Mehdi Coly, cofondateur de Team for the Planet, évoque à son tour sa propre bascule liée à un élément personnel, la naissance de son tout premier enfant. « En tenant cet être dans ses bras, on se demande ce qu’il vient faire là », déclare-t-il alors. Pour faire disparaitre ses peurs, la seule solution fut alors la mise en action, et c’est là que Team for the Planet a vu le jour ! À ses débuts, le cofondateur a pu observer beaucoup de théories portant sur les conséquences du réchauffement climatique et les dégâts pourraient bientôt se trouver irréversibles.
Alors que 81% des citoyens pensent que c’est aux gouvernements et aux entreprises de commencer à agir, ces mêmes citoyens sont ceux qui travaillent en entreprise, votent et consomment. De fait, nous sommes, toutes et tous, acteurs et actrices de changement climatique. C’est une boucle, l’individu renvoie toujours sur l’autre le moment où il va falloir agir, mais c’est à chacun d’entre nous de faire une petite action, à notre échelle.
En entreprise : l’importance du bilan carbone
Et en tant qu’entreprise, comment agir ? Mehdi Coly invite tout acteur en entreprise à opérer tout d’abord un bilan carbone. Ensuite, l’objectif sera alors de réduire tout ce que l’on peut réduire afin de contribuer à la neutralité carbone.
Le cofondateur explique qu’il y a quatre ans, Team for the Planet, alors appelé Time for the Planet, n’était qu’une simple idée. Aujourd’hui, 25 millions d’euros ont été réunis, 115 000 actionnaires mobilisés, et neuf innovations ont été créées.
L’expert en profite pour présenter la prochaine opération d’envergure de l’organisme, qui aura lieu du 1er au 31 décembre. L’objectif ? Engager 10 000 entreprises, réunir 1 000 € minimum par entreprise, soit 10 millions d’euros pour le climat, et lancer 10 nouvelles innovations. « Il faut passer du triangle d’inaction à la roue du changement », souligne enfin Mehdi Coly.
« Dos au mur, on prend des décisions »
C’est au tour de Bertrand Badré, PDG et fondateur de Blue like an Orange ! Selon l’expert, des décisions sont à prendre et celles-ci ne sont pas vraiment faites, depuis 10 ans maintenant. Certains engagements sont pris, comme les Accords de Paris, ou encore les Objectifs de développement durable des Nations Unies. Mais en 2015, quand une feuille de route a été choisie, la question des moyens d’action et de leur financement n’a pas été soulevée.
Il évoque deux maux dont souffre notre société : faire tout le temps les mêmes erreurs et toujours penser avoir raison alors que chacun a une petite partie de la solution. Il nous faut nous y mettre tous ensemble. En 2015, une transition était d’ores et déjà évoquée, en tant que transformation nécessaire, pour deux raisons : la Terre nous appartient, mais visiblement, personne ne souhaite véritablement s’en occuper (ce que bertrand Badré appelle « tragédie du bien commun »), et personne ne se sent responsable de ce qu’il se passera dans dix ans si l’on ne change rien (la « tragédie des horizons », toujours selon l’expert).
Alors, comment enclencher la bascule ? Bertrand Badré explique que dans Blue like an Orange, il dirige deux jobs : un job de jour (montrer que le système décrit ne nous interdit pas de faire quelque chose) et un job nuit (montrer que l’on peut modifier ce système). Il montre ensuite que le plus important est de se mettre d’accord sur « de quoi on parle ? », puis « combien ça coute ? » Une fois ces points soulevés et les réponses trouvées, l’action peut être lancée.
C’est ici que la collaboration entre Bertrand Badré et Mehdi Coly prend tout son sens, le cofondateur de Team for the Planet présentant une curiosité certaine pour les fonctionnements du monde de la finance, que Bertrand Badré connait sur le bout des doigts. Il aide ainsi Medhi Coly à trouver des solutions et à « twister » les règles pour engager le mouvement, l’action tant attendue.
Pas besoin cependant d’être un Bertrand Badré, un Raphaël Robil ou un Mehdi Coly pour changer les choses : il n’y a pas de petits gestes, juste de grandes actions à mener tous ensemble !
Sarah Bescond