Le trajet domicile-travail des salariés est un impératif à prendre en compte par les entreprises durables. Pour Louis-Philippe Blervacque, président de la Chambre des Commerces et de l’Industrie, il est important pour les employés de pouvoir se rendre sereinement au travail. Cela passe par la bonne condition du voyage qu’ils effectuent mais aussi par le respect de l’environnement. C’est dont là où réside l’enjeu de la mobilité. Les entreprises qui décident d’y participer doivent générer un certain intérêt auprès de leurs agents afin de modifier leur comportement. Jean Pierre Letartre, directeur de Réseau Alliance, insiste sur le fait que le challenge repose sur une prise de conscience des individus face aux enjeux de la mobilité durable.
Le challenge de la mobilité
Mis en place depuis 2015, ce défi crée un certain intérêt auprès des entreprises qui sont chaque année plus nombreuses à y participer. En 2020, ce sont 129 établissements qui se sont inscrits. Valentine Tordeur, chargée de l’organisation du challenge de la mobilité, rappelle que son but est d’améliorer la communication entre chefs d’entreprises et salariés afin d’éveiller les consciences quant à ce sujet. Pour motiver les entreprises à répondre à ce challenge, des lots sont offerts aux gagnants, lots évidemment engagés. C’est le port de Lille qui remporte cette année le prix « coup de cœur » face à huit candidats. Participant pour la deuxième fois à ce challenge, il a obtenu plus de 30% des votes, suivie par le Centre Ressource du Développement Durable et le Basket Club d’Orchies. Pour répondre au slogan « Au travail, j’y vais autrement », les ports de Lille ont pris en compte la mobilité des marchandises et des personnes, participant ainsi à une importante réduction des gaz à effet de serre.
Les actions durables des gagnants
Pour vivre une mobilité durable au quotidien, il faut avant tout changer les mentalités. Les entreprises qui se sont lancées dans ce challenge ont pu être nominées dans différentes catégories. Revenons donc sur certaines d’entre elles.
L’entreprise INRIA, l’une des lauréates de la catégorie « mobilisation », a décidé d’être présente auprès de ses salariés afin de créer une prise de conscience collective. Même si la crise sanitaire a parfois pu rendre compliquer cette volonté, l’entreprise a toujours réussi à sensibiliser ses collaborateurs grâce aux moyens de communication. L’inclusion des collaborateurs est un élément majeur pour les entreprises.
Jacques Patris, président de ATMO Hauts-de-France, affirme que le confinement a permis une sorte de prise de conscience concernant les moyens de transports. Il promeut en particulier le covoiturage qui devrait selon lui devenir une habitude pour se déplacer. Pascal Bauduin, attaché de direction de l’assurance maladie Lille-Douai rejoint Jacques Patris sur ce fait. Le covoiturage est, à première vue, peu attractif mais la mise en place d’initiatives peut faire changer les comportements. L’assurance maladie Lille – Douai est d’ailleurs l’un des gagnants de la catégorie covoiturage.
Hélène Marcq, Responsable du service Développement Durable, Mobilité et habitat indigne de la ville de La Madeleine, rappelle l’importance de motiver les agents. Pour cela, elle propose une récompense pour sensibiliser les acteurs concernés aux mobilités douces : donner des primes d’accessoires, de transports ou encore subventionner les salariés. Quant à la mobilisation des citoyens, cette ville a su fournir les outils nécessaires pour promouvoir une mobilité durable, comme une augmentation des stations de vélos. Ces décisions ont permis à la ville de La Madeleine de remporter, à son tour, le prix de la catégorie des modes actifs.
Quand on pense aux mobilités durables, on pense avant tout aux transports en commun. Selon Pierre Minh Phung Cong, directeur des relations territoriales et communication à la SNCF, c’est 1,1 millions de personne qui ont utilisé le métro, permettant de réduire de huit fois les émissions de gaz à effet de serre. Il est clair sur ce point : utiliser les transports en commun est positif pour la planète et nous mène vers un avenir environnemental plus sain. Cinq entreprises ont été nominées dans la catégorie des transports en commun dont Keolis, entreprise qui guide les citoyens dans ce mode de déplacement.
Durant le confinement, les allers-retours habitat-travail ont bien souvent été suspendus. Les salariés, d’abord sceptiques face au télétravail, ont finalement accepté ce système et s’y sont même familiarisés. Fanny Oliveira admet que celui-ci fait partie des alternatives pour une mobilité plus durable. Julie Xavier, responsable du Pôle Projet et Innovation Sociale chez Vilogia, a affirmé que le télétravail ne fut pas chose évidente au début. Mais il suffit d’une bonne organisation et des outils de qualité pour que les salariés aient un cadre de travail agréable même chez eux ! Sa promotion a permis à Vilogia de remporter l’un des prix de la catégorie télétravail. Quand le déplacement sur le lieu de travail n’est pas nécessaire, télé-travailler rend service à la planète.
Le mot de la fin revient à Hervé Pignon, directeur régional de l’ADEME Hauts-de-France, qui nous incite à continuer à prendre des initiatives pour avancer toujours plus loin vers une mobilité plus durable. Il est désormais temps de laisser place à l’édition 2021 !
Clara Crassard