Corentin de Chatelperron, ingénieur français, aventurier, et surtout inventeur des lows-techs, technologie recyclée alliant le durable à l’utile.
Fraichement diplômé de l’ICAM Nantes, Corentin part rejoindre le Bangladesh en 2009, pour travailler sur le chantier naval Tara Tari.
De là, lui est venu très vite l’idée de remplacer la fibre de verre (ressource polluante, importée et chère) à la jute (ressource durable et naturelle locale) pour la construction des bateaux.
Concrétisant sa réflexion, le petit voilier « Tara Tari » est né, avant de laisser place en 2013, au « Gold of Bengal », bateau 100% made in fibre de jute.
A bord de son bateau autonome, l’ingénieur effectuera un tour du monde pour explorer et découvrir les fameuses « lows-techs ». Innovation qui dépend d’un besoin de base, accessible, simple et écologique, l’aventurier se rend compte qu’on « peut en trouver partout ». Pour exemple, un système d’imprimante peut servir à réaliser des petites éoliennes, et cela à un moindre coût.
Ainsi, chaque invention est brevetée et diffusée en open data, avec des tutos sur « le Wiképédia » des Lows-Techs (http://lowtechlab.org/wiki/Accueil) afin de répandre les innovations dans le monde entier.
3 Questions à Corentin de CHATELPERRON :
1) Imaginez-vous un jour un monde fait davantage de low-techs que d’high-techs ?
Je pense que les lows-techs et les high-techs sont assez complémentaires et j’espère que les lows-techs vont devenir des solutions au mode de vie du plus sain et plus durable. En fait, dans le monde technique des objets qui nous entourent, travailler dans les lows-techs ça me donne vraiment l’impression qu’on peut faire mieux avec moins. Que si on se focalise vraiment sur notre bien-être, notre épanouissement personnel, le bien être de notre entourage et de la planète, on peut trouver des solutions techniques qui permettent de mieux utiliser les ressources et de vivre mieux. Les lows-techs puissent répondre à beaucoup de nos besoins et donc complémentaire et non pas en concurrence avec les high-techs.
2) Le petit voilier Tara-Tari, le navire 100% en fibre de jute le Gold of Bengal, et plus récemment le Nomade des mers, où vous arrêterez vous Corentin et comment voyez-vous votre avenir d’ici quelques années ?
Je vais finir le voyage à bord du Nomade des mers pour trouver d’autres lows-techs autour du monde et une fois arrivé en France dans deux ans, j’aimerai bien, avec l’équipe avec qui je travaille, monter la NASA des lows-techs. C’est un grand centre dans lequel on fera de la recherche sur les lows-techs, de la formation, de la diffusion de lows-techs…enfin plutôt que d’envoyer des fusées sur la lune ou de coloniser la planète Mars, on essayera de faire en sorte de recoloniser la terre en version plus respectueuse.
3) Lille est composée de 36% de jeunes, en tant qu’aventurier d’une économie recyclable et durable, quelle recommandation avez-vous pour les jeunes ?
Au-delà, d’une initiative, je recommanderai un truc que je n’avais pas trop compris en école d’ingénieur c’est qu’on peut se créer soit même son propre travail, en fait au fur et à mesure des années, je me suis rendu compte que l’idéal c’était de trouver un travail qui réponde à ses passions, à ses compétences et un travail qui soit utile à l’homme ou à la planète. Aussi, que quelques fois dans les offres d’emploi, on ne trouve pas forcément des trucs qui corresponde à tous ces critères là et qu’il ne faut pas hésiter à se créer son travail. Innover et juste réfléchir à ce que j’aime faire, qu’est-ce que je sais faire, qu’est-ce que je trouverai utile pour la planète et en fonction de ça, soit y’a des trucs qui existent et je vais les rejoindre, soit y’a pas de trucs qui existent pas et il faut créer.
Super ! Merci Corentin.