L’objectif de cette session intitulée « Quelle est ma performance sociale et environnementale et comment puis-je mettre ma performance financière à son service ? », au World Forum for a Responsible Economy ? Définir comment engager ses parties prenantes dans une chaîne de valeurs positives au niveau environnemental, social et financier.
Afin d’apporter les bonnes pratiques à toutes les échelles et d’éclairer sur le sujet, nos intervenants abordent les différentes parties prenantes, à travers les attentes des collaborateurs, les nouveaux modes de gouvernance, le rôle des fournisseurs et de la société civile ainsi que l’engagement pour l’environnement.
Une opportunité en faveur de la réinvention
Face à l’urgence climatique, la question pour les entreprises n’est plus de savoir s’il faut agir mais bien de quelle manière s’y prendre. Changer le business-model de son entreprise ne suffit pas, c’est bien un changement profond de valeurs qui doit s’opérer, en entraînant toutes ses parties prenantes avec soi. Dans quel but ? Pour instaurer une réelle chaîne de valeur partagée, aussi bien par le fournisseur que le salarié, en passant par le contact avec la société civile. Le contexte particulier de la crise sanitaire et climatique a fait resurgir l’importance du sens notamment, celui du travail, ainsi que les valeurs environnementales.Selon l’INSEE, on constate une hausse de 20 % des démissions par rapport à la moyenne pré-covid, entrainant ce phénomène du « big quit ». Mais comment réinventer son entreprise et fidéliser ses collaborateurs ? En alliant performance économique, responsabilité environnementale et sociale.
Comment mobiliser concrètement ses parties prenantes ?
Pour Léa BINET FERTE, directrice Générale adjointe de l’institut Great Place To Work®, il n’y a pas de recette miracle pour engager ses parties prenantes, car il faut agir en fonction de sa culture d’entreprise. En réalité, la « bonne pratique » c’est « celle qui va écouter ses collaborateurs et être co-construite avec les collaborateurs et les managers ». Le smartworking est un excellent moyen afin de répondre aux demandes croissantes des collaborateurs pour un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, second critère d’importance après la rémunération.
Mais concrètement, comment faire ? En établissant une plus grande flexibilité en termes de gestion du temps de travail, d’hybridité doublée d’une plus grande autonomie. Cette évolution des attentes des collaborateurs ne doit pas être négligée, car c’est cette conscience des attentes qui va permettre aux entreprises de « maintenir un collectif de travail soudé » tout en fidélisant ses collaborateurs. Adapter son entreprise en fonction des attentes des collaborateurs est un solide moyen de fidélisation en instaurant une culture de la reconnaissance.
Autre pratique proposée par l’institut, introduire des « vis ma vie » dans les entreprises en invitant différents collaborateurs à passer une journée dans d’autres services. Quel avantage pour une entreprise ? Améliorer la participation entre ses collaborateurs et établir une coopération horizontale adaptée à la réalité du terrain.
Une mobilisation de tous pour un changement durable
Entraîner toutes les parties prenantes repose en grande partie sur le consommateur qui représente l’aboutissement de cette chaîne de valeur. Pour Emery JACQUILLAT, PDG de la Camif, « une entreprise va créer des valeurs économiques, sociales qui va tirer vers le haut tout son écosystème ». Cette démarche de consommation responsable est partagée par la marque de vêtements éco responsables Balzac Paris. Sa mission ?« Écrire ensemble un monde où le désirable est durable et le durable désirable ». Leur vision ? Aligner toutes les parties du fournisseur au consommateur, avec des valeurs de respect de l’environnement, à travers la réduction du bilan carbone et de transparence, en instaurant une traçabilité des vêtements. Le citoyen agit donc également à son échelle et participe à la continuité de valeurs communes partagées avec l’entreprise. Avec Balzac, l’entreprise se réinvente à travers une utilité à la fois, économique, sociale, et environnementale. Pourquoi intégrer cette double utilité à son entreprise ? En plus d’être dans une démarche RSE, une entreprise qui intègre les critères ESG (Environnementaux, Sociaux et Gouvernance) s’assure une visibilité significative auprès des conseils d’administration et de potentiels investisseurs.
En outre, engager ses parties prenantes nécessite un engagement de tous et toutes pour une quête de sens et de responsabilité environnementale. L’action collective est plus que jamais d’actualité afin d’impacter positivement notre environnement. L’urgence climatique nous rappelle que nous comptons sur notre environnement et vice-versa.
Maëllie gernidos