Entretien avec l’ex-directeur financier de la Banque Mondiale et fondateur de Blue Like an Orange.
À travers trois questions, Bertrand Badré partage sa vision de la mobilisation de fonds d’investissement à grande échelle pour relever les défis environnementaux et sociaux. Dans cet entretien, il met en lumière l’importance de la sensibilisation, de la pédagogie et de la collaboration mondiale, soulignant la nécessité de comprendre en profondeur les enjeux pour trouver des solutions durables.
Bertrand Badré est un économiste et financier français renommé, ancien directeur financier du Groupe Banque Mondiale. Bertrand Badré est reconnu pour son engagement en faveur du développement durable et de la responsabilité sociale des entreprises.
Pourquoi avez-vous créé les fonds d’investissement Blue like an Orange ?
« Quand j’ai quitté la Banque Mondiale, après les Accords de Paris sur le développement durable, le constat que j’ai fait est que nous n’avons pas suffisamment fait attention à la dimension financière de l’engagement que l’on avait pris. Nous avons sous-estimé l’ampleur des besoins dans les marchés émergents. Blue Like An Orange est une manière de dire « on est capable de mobiliser de l’argent à grande échelle pour faire face aux défis dans le pays sur les enjeux environnementaux et sociaux ». »
Dans quelle mesure pensez-vous que les objectifs du world forum sont en adéquations avec vos objectifs personnels et valeurs ?
« Ce n’est pas la première fois que je viens au World Forum for a Responsible Economy et je pense que c’est important que les gens se mobilisent. Sur ce sujet, celui de la mobilisation, il y a un sujet de pédagogie ; les problèmes dont on parle sont compliqués et on en a bien souvent une vision superficielle. Donc, venir se confronter à la réalité et à ce qu’il faut faire sont des choses essentielles. Je pense qu’une partie de mon devoir, c’est d’expliquer aux gens ce que je fais, pourquoi c’est compliqué et quel en sont les enjeux. Ce ne sont pas des questions désincarnées. »
Que pensez-vous pouvoir apporter au World Forum for a Responsible Economy, grâce à vos expériences ?
« La chance que j’ai eue, c’est que j’ai eu des responsabilités importantes en France et à l’étranger, ce qui m’a donné une approche de première main sur la gouvernance mondiale, la prise de décisions, les défis mondiaux et la tension qu’on peut avoir entre les pays développés (comme la France, les États-Unis, plus largement l’Europe, et les pays les moins avancés). J’aime partager cette expérience, car on a souvent une vision étroite de ce qu’on sait faire et de ce que l’on peut faire. Le World Forum for a Responsible Economy est adapté à cette dimension ! »
Propos recueillis par Sarah Bescond