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15A / Plénière de clôture du World Forum for a Responsible Economy : vers un monde plus juste et durable

Voilà encore une fin captivante pour le World Forum for a Responsible Economy, avec une plénière qui a mis en lumière l’urgence des changements positifs dans un monde confronté à des résistances internes et externes. 

La plénière de clôture du World Forum for a Responsible Economy a offert une réflexion profonde sur les défis et les opportunités pour un avenir plus équitable. Sous le thème « Face aux résistances, la nécessaire impulsion d’un monde plus juste et durable« , les intervenants ont abordé des questions cruciales liées à la responsabilité des entreprises, aux défis environnementaux et sociaux, et à l’innovation en faveur du climat.

Face aux résistances, la nécessaire impulsion d’un monde plus juste et durable

« Changer le monde », vaste sujet ! Et comme tout changement, celui-ci rencontre ses résistances. Alors que la jeunesse ne veut plus subir, mais « construire son futur », comme l’explique Nils Perderson, délégué général Pacte mondial réseau France, les transformations nécessaires exigent une gestion habile des résistances, ainsi que la capacité à inspirer et à mobiliser tous les acteurs impliqués. « La planète brûle et saigne de nos excès », poursuit le modérateur, marquant l’urgence du changement tant espéré. Les conflits environnementaux et sociaux ne sont « que les deux faces d’une même pièce », précise Nils Perderson, et notre gestion de ces crises modèlera sans nul doute le monde que nous choisirons de léguer aux futures générations. Il est donc logique et souhaitable que les jeunesses demandent à faire entendre leurs voix, dès aujourd’hui. 

Les intervenants ont unanimement souligné la nécessité de surmonter les résistances qui entravent le progrès vers un monde plus équitable et durable. Nils Pederson, délégué général du pacte mondial Réseau France, a insisté sur l’importance de la collaboration et de l’action entre les entreprises, les gouvernements et la société civile pour créer un élan puissant en faveur du changement. La capacité à gérer ces résistances et à mobiliser les différentes parties prenantes est devenue une compétence essentielle pour les organisations aspirant à jouer un rôle moteur dans cette transformation.

Et c’est là également que Réseau Alliances trouve tout son sens. « Si vous ne nous avez pas encore rejoints, faites-le », invite ainsi Marie-Hélène Foubet, déléguée générale de Réseau Alliances, « Je veux remettre du positif dans ces thématiques, ce soir ». Il n’y a pas que les résistances dans la vie des entreprises, il y a aussi de belles histoires de collaboration. Mettre en lumière et accompagner les bonnes pratiques, les propager au sein des entreprises du réseau, voilà la raison d’être de ce dernier.

Les entreprises, actrices face aux défis environnementaux et sociaux

La plénière a ainsi mis en lumière le rôle crucial des entreprises dans la résolution des défis environnementaux et sociaux. « Ce qu’on est en train de vivre, c’est un big bang industriel, c’est hyper complexe », illustre Jean-Jérôme Semat, président d’Alfa Laval France et Afrique du Nord & de l’Ouest. L’expert partage alors des réflexions inspirantes sur la nécessité pour les entreprises d’adopter des stratégies innovantes. 

Face aux différents constats sociaux et environnementaux, « soit on s’écroule, soit on prend la décision d’agir », précise-t-il ainsi, « on accompagne nos clients dans un objectif de décarbonation, et on se l’applique également, bien entendu ». En France, le président préconise d’acculturer les clients et consommateurs à ces initiatives et leurs enjeux, les accompagner dans la conduite du changement et expliquer les raisons à celles-ci, encore et encore. Fresque du climat, sensibilisation à la sustainability et au care, lutte contre la corruption et le travail des enfants… Les idées sont vastes et ont toutes leur intérêt ! Résultat ? « Les salariés décident d’eux-mêmes d’agir », explique Jean-Jérôme Semat. Des « ambassadeurs planète » ont ainsi été intégrés au processus au sein d’Alfa Laval, afin, toujours, d’engager les collaborateurs tout au long de ce beau changement.

Une fois le changement engagé, place à la mesure ! Et cette mesure, Laurence Capossele, directrice générale de Cetup, entreprise de transport, la prend très au sérieux. « On a toujours managé notre entreprise en fonction du développement durable et du développement sociétal », précise Laurence Capossele, « En 1992, on a ainsi transformé un véhicule thermique en véhicule au gaz ». Et pour conduire les multiples changements depuis, toujours au fil du développement durable et de ses enjeux, Cetup mesure ses impacts via les Objectifs de Développement Durable et les normes ISO. 

Cette conférence, et les échanges qui émergent alors, souligne en effet le rôle crucial des entreprises dans la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies d’ici à 2030, mettant en avant leur leadership et leur capacité à promouvoir des transformations significatives, peu importe le milieu concerné.

L’innovation au service du climat

Troisième point mis en lumière ici : le rôle de l’innovation dans la construction d’un avenir durable. 

David Laurent, directeur transformation écologique chez Entreprises pour l’Environnement, prend alors la parole. « Je vais vous raconter une petite anecdote », entame-t-il, « Il y a quelques années, ce qui a attiré l’attention de tout le monde, ce sont les Accords de Paris. Le cadre est posé, on y va ! On s’est demandé ce que la neutralité carbone pouvait représenter au niveau français. » En regardant les conditions d’atteinte de cette neutralité, le groupe se rend compte que le premier sujet, c’est l’emploi, et l’innovation à déployer au service du climat.

Alors, comment agit-on en faveur de cette transformation au sein des entreprises ? Comment convaincre les acteurs et décideurs internes ? « Changer les marchés, innover, faire de la R&D… les directeurs RSE ont aujourd’hui ces dimensions prospectives, ce qui ouvre les écoutilles des possibles », souligne David Laurent, « c’est une transition importante, il faut de toute façon la faire ensemble pour assurer la transformation de l’entreprise ». 

David Laurent partage ainsi des exemples concrets d’entreprises qui ont fait preuve d’innovation pour réduire leur empreinte environnementale. Il souligne que l’innovation n’est pas seulement technologique, mais également organisationnelle et sociale. Les entreprises sont appelées à être des catalyseurs de changement en investissant dans des solutions novatrices pour relever les défis climatiques et sociaux. En bref, innover, c’est investir dans le futur tout en relevant le défi du changement climatique ! 

La plénière de clôture du World Forum for a Responsible Economy, édition 2023, a laissé une impression durable quant à l’importance cruciale des entreprises dans la création d’un monde plus juste et durable. Les résistances doivent être surmontées par un leadership audacieux, des stratégies innovantes et un engagement envers la responsabilité sociale. Les participants sont repartis avec une conviction renouvelée de l’impératif d’agir maintenant, pour un avenir où la prospérité économique se trouve en harmonie avec la protection de l’environnement et la justice sociale.

Valentine Leroy