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Les biens communs : une horizontalité vertueuse

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31B – Demain tous communs ? S’approprier les communs dans son organisation

 

Penser les biens communs comme source de coopération pour demain ? Dans une ambition de changer le monde, il faut questionner nos comportements et le système qui nous structure, car il est temps d’inverser la tendance&nsbp! La notion de biens communs est intrinsèquement liée à l’existence d’une communauté. Mais que sont-ils&nsbp? Des biens à la disposition de tous, payants ou gratuits, dont l’utilisation ne suppose pas l’exclusion de l’utilisation ni n’est nuisible pour autrui. Cela pose des problèmes de surconsommation, ce qui suppose une prise de conscience collective et une communauté d’acteurs engagés.

 

De quelle manière les biens communs modifient ou sont amenés à modifier en profondeur le territoire et les relations entre les parties prenantes ?

© Maxime Dufour Photographies

Les biens communs permettent tout d’abord d’établir une certaine confiance entre les individus. À travers le partage se dessine peu à peu une communauté reposant essentiellement sur une assurance mutuelle. Intrinsèques à la notion de Communs se dégagent des questions de privatisation ou de propriété, à l’instar des possessions entrepreneuriales. Un tel pouvoir concentré dans les mains de dirigeants d’entreprises pourrait être une véritable menace pour la démocratie d’après les intervenants.

À l’inverse, avoir une appartenance commune pourrait garantir une plus grande attention aux objets prêtés et empruntés, pouvant aller jusqu’à un certain respect de l’intégrité des personnes. Dans une connivence d’actions, chacun peut trouver une utilité et avoir un poids réel dans les décisions communes.

Enfin, un dernier avantage des Communs est l’ouverture vers les autres dans des échanges constructifs. Mais dès lors qu’il y a la mise en place d’un contrat, celui-ci par son essence même pose des barrières aux bienfaits communs. Cela pose ainsi la question du droit, qui, sans aller jusqu’au communisme utopique, devrait servir de cadre régulateur dans lequel la versatilité des bénéfices serait possible à capter et permettrait aux Communs d’exister.

 

Comment outiller la communauté au sein des territoires pour favoriser l’émergence de plateformes numériques fondées sur les communs ?

Dans notre société, il est fortement recommandé de se servir des ressources mises à notre disposition. Dans cette visée, les « open sources » peuvent se montrer utiles à la communauté.

Par ailleurs, l’existence de moteurs de recherche plus respectueux des données numériques doit pousser à instaurer des plateformes vertueuses et promouvoir un accès plus horizontal à ces ressources. À cet effet, une éducation autour des plateformes est indispensable, tout autant que l’organisation de débats sur les codes qui les gouvernent. C’est ce que tente de faire le CLEMI (Centre de Liaison de l’Enseignement et des Médias d’Information), prônant ainsi une meilleure conscience des enjeux attachés à toutes ces pratiques telle que la nécessité d’une transparence des algorithmes ou la protection de la propriété de nos données sur le web. Pour finir, l’éducation et la fabrication doivent aller de pair de manière à être éco-responsables.

 

Gouvernance, comment l’économie et les communs transforment l’organisation de nos entreprises ?

L’entreprise, dans une dynamique d’ouverture peut acquérir une mise en place de communs. La valeur qu’ils créent pourra créer ainsi un circuit court et vertueux des acteurs.

Afin de susciter l’envie et l’action chez les acteurs, les pratiques devraient avoir une certaine porosité. Toutes les personnes souhaitant intégrer ces circuits, devraient pouvoir se greffer à ces dynamiques, peu importent la génération ou le domaine professionnel, il s’agit au contraire de permettre un pluralisme d’engagements !

Le but ultime serait la création d’une communauté marquée par l’entraide dont chaque membre garderait une exemplarité et un rôle critique par rapport aux pratiques et aux informations. Greta Thunberg, avec sa lutte pour le climat, pose une question qui doit être traitée collectivement et dont la solution ne saurait être amenée par elle-seule. La quête de solution devrait toujours s’effectuer dans une démarche collective et horizontale.

 

Mais qu’en est-il alors de la rémunération de ces acteurs animés par la protection et l’utilisation des Communs ? Une monnaie locale ? Autant de points encore à éclairer !

 

Anaïs BRUSEL