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Martha Herrera Gonzalez : le collectif avant tout

Agir ensemble 

Les défis globaux auxquels il est impératif de répondre ne datent pas d’hier. Mais la pandémie a accéléré les choses en nous rappelant que tous les acteurs économiques avaient un rôle à jouer dans la création d’un monde plus soutenable. La nécessité de travailler ensemble apparait aujourd’hui comme vital. Il faut encourager les gens à être acteur des changements dont la société a besoin. Martha Herrera Gonzalez, directrice RSE Monde chez CEMEX MEXICO souligne le rôle essentiel des jeunes. Ces leaders de l’avenir sont source de dynamisme grâce aux solutions et stratégies qu’ils proposent. 

La pandémie a prouvé que la solidarité était nécessaire à la société. Et d’après l’intervenante, il faut l’intégrer dans notre culture pour la rendre permanente. Cette dernière ne doit plus être exceptionnelle, elle doit faire partie de nos vies quotidiennes. Une fois assimilée dans nos processus décisionnels, nos stratégies et notre culture, alors des décisions solidaires pourront être prises. 

Ainsi, à travers le gouvernement, les universités et les citoyens, le secteur public s’exprime. Néanmoins, le secteur privé est lui aussi mis à contribution. 

 

Une collaboration nécessaire  

La collaboration doit être présente dans l’organisation interne des entreprises ainsi que dans leurs relations avec l’extérieur. Selon Martha Herrera Gonzalez, la responsabilité sociale commence par la collaboration transversale entre les équipes. Mais elle ne doit pas s’arrêter là car les défis à relever sont multifactoriels et complexes. Le développement d’une vision commune permettra une plus grande synergie entre les différents secteurs, qui avanceront davantage dans une logique de co-construction. Faire tomber les frontières existantes est devenu indispensable dans un monde désormais interdépendant et interconnecté pour répondre collectivement aux défis globaux. 

 

Humaniser les entreprises 

La crise sanitaire a montré que les entreprises étaient en première ligne. Mais elles doivent se réinventer afin de rétablir un lien de confiance avec les consommateurs et répondre aux défis auxquels elles font face. Dans son entreprise, Martha Herrera Gonzalez montre qu’une telle relation a été construite au fil du temps grâce à la philanthropie qui les caractérise. Le monde entrepreneurial se doit d’être fiable, cohérent et transparent vis-à-vis de la société civile. La confiance permettra l’unité des acteurs économiques qui adopteront alors une vision commune. Une pensée collective doit remplacer l’état d’esprit individualiste et la recherche du profit pour permettre de plus grands impacts.

Les citoyens mais également les entreprises doivent avoir un but clair, une raison d’être qui pourra générer de la valeur pour le plus grand nombre. L’entreprise CEMEX a choisi par exemple de placer l’Humain au cœur de sa stratégie, fondée sur l’économie, l’écologie et l’environnement. 

Il faut adopter des visions à court mais surtout à moyen et long terme. Les entreprises doivent mesurer leurs impacts, qu’ils soient économiques, environnementaux ou sociaux, positifs ou négatifs. Cela permettra d’améliorer l’écoute et la compréhension entre les parties prenantes. 

Les entreprises peuvent construire une société meilleure et accélérer une culture de la résilience grâce à cette vision collective focalisée sur le « nous ». Elles pourront ainsi jouer un rôle majeur dans la transformation d’un système qui ne peut garder son statu quo. 

Une économie responsable est donc possible et peut être rentable, comme en témoigne l’expérience de l’entreprise CEMEX. Mais Martha Herrera Gonzalez rappelle que ce n’est pas quelque chose d’immédiat. Transformer les modes de vie, de production et de consommation à travers ce nouveau modèle prendra du temps. 

 

Ninon Paulissen