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20C – La vie change… dans les territoires !

La question du local et des territoires est devenue un véritable enjeu pour les entreprises, qui se demandent aujourd’hui comment être au plus près des territoires. Dans un cadre de cohérence globale, la prise en compte de la capacité de chaque territoire est un point important.  L’engagement territorial des entreprises a un véritable intérêt et doit être réalisé sur trois leviers et trois niveaux territoriaux afin d’être efficace : décryptage.

 

Ag2r La Mondiale, « le groupe paritaire et mutualiste des territoires »

François-Marie Geslin, représentant d’Ag2R La Mondiale, dont le siège se situe à Mons-en Baroeul depuis 1905, a compris et intégré l’importance de la spécificité de chaque territoire. La volonté principale du groupe qu’il définit comme « le groupe paritaire et mutualiste des territoires » est de lier performance économique avec performance sociale et environnementale. Pour cela, la société essaye de soutenir les TPE avec un accompagnement adapté et un mécénat de compétences.

 

Etre une entreprise responsable : un défi à relever pour un grand groupe international

Pour Orange, l’enjeu territorial prend une ampleur d’autant plus importante que le groupe est présent dans 29 pays différents en Europe, Afrique et au Moyen-Orient, ce qui représente une échelle à plusieurs niveaux. « Être un opérateur de télécommunication, c’est couvrir les territoires. Il faut donc déterminer les priorités sur lesquelles notre groupe doit s’engager », nous explique Brigitte Dumont, directrice de la Responsabilité Sociale de l’Entreprise Orange. Pour cela, le groupe a mis en place des pratiques régulières d’interrogations dans plusieurs Etats, qui prennent la forme de dialogues entre parties prenantes. Ces dialogues consistent à poser la même question à des personnes d’horizons différents pour comprendre ce qui importe vraiment aux clients, détecter les signaux faibles et identifier les priorités. Orange va ensuite confronter les priorités exprimées des clients avec celles du groupe afin de répondre aux attentes locales, même si « on ne peut pas forcément répondre à tout et on ne va pas répondre à tout ! » rappelle Brigitte Dumont. La politique RSE restant commune pour tout le groupe, quelque soit les pays et secteurs d’activités, Orange se veut être une « entreprise digitale, responsable et efficace ».  

 

« L’économie circulaire, des boucles d’économies locales »

Au sein de l’Observatoire de la Responsabilité Sociale des Entreprises (ORSE), des groupes de travail sont mis en place afin d’écouter l’ensemble des acteurs publics et privés du territoire français. « On se rend compte que les pratiques des entreprises pour la vitalité des territoires sont en pleine expansion, et se superposent avec la pratique du mécénat et des pratiques d’innovation sociétale. C’est pourquoi il est nécessaire de donner d’autres mots d’ordre aux grands groupes en ajoutant l’impact territorial, une entreprise se doit être respectueuse des demandes locales » nous explique Hélène Valade. Et c’est dans le rapport RSE que les missions se définissent vers une économie circulaire.

 

Le Colonel Moutarde, l’exemple du « super local »

C’est en créant sa start-up de nœuds papillons cousus à Lille, que Clémence Yon est entrée dans cette dynamique du « super local ». Sa marque incarne aujourd’hui le territoire lillois et l’économie responsable, et c’est pour cette dernière raison que le Réseau Alliances lui remet un prix en 2018. Clémence explique alors : « je suis lilloise, et avant cela, je ne me rendais pas compte que je faisais de la RSE ». Pour elle, produire local est naturel : « Pourquoi j’irai chercher des produits et de la main d’œuvre en Chine alors que si je cherche un peu je peux trouver tout ça à Lille ? », s’interroge-t-elle. Le local est devenu sa marque de fabrique, c’est pourquoi son siège social est installé à Lille, et non à Paris ou Marcq-en-Barœul. « Je ne pouvais pas m’installer à Marcq-en-Barœul, ce qui me représente c’est le #cousuàlille que j’ai lancé avec ma marque » nous raconte Clémence.

 

De la petite entreprise au groupe international, la volonté de mettre en place des pratiques d’engagement territorial devient de plus en plus présente. Une volonté qui pourrait devenir contagieuse suivant l’implication déterminante au développement durable à venir.

Clara Nord