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Retour sur le World Forum #Arras : un évènement fédérateur autour de la mobilité durable

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« Faire en sorte que les questions de mobilité et
d’enjeux climatiques puissent bénéficier d’une réflexion collective commune
 ».

Tel était l’enjeu de cette journée du 14 septembre organisée à l’occasion du World Forum for a Responsible Economy autour de la mobilité intermodale, décarbonée et solidaire à Arras.

300 participants se sont penchés sur le sujet au cours de moments participatifs mêlant conférences, tables rondes, et ateliers, placés sous le signe des enjeux et des ambitions du territoire en matière de mobilité.

Monde politique, économique et citoyens étaient invités à contribuer à cette question d’avenir, nécessitant une action coordonnée sur divers sujets : aménagement du territoire, urbanisme, réseau et moyens de transports, autant de points à éclaircir pour permettre une coopération vers une mobilité durable.

Pour démarrer la journée, il semblait essentiel de dresser un état des lieux et des enjeux de la mobilité en France et dans notre région. Sonia Lavadinho, anthropologue et géographe urbaine sur la mobilité, l’espace public et la prospective des modes de vie, s’est adonnée à cette tâche, en tentant de mettre en perspective les tendances générales à ce sujet. « Notre problème à tous, lorsque l’on parle de mobilité, c’est de la réduire au fait de se mouvoir par obligation. Nous bougeons pour nous rapprocher, pour voir des gens, être au contact du vivant. » explique-t-elle. « La voiture est-elle vraiment le couteau suisse de notre mobilité ? Il faut utiliser d’autres modes, d’autres façons de faire. Par ailleurs, la France est extrêmement en retard du point de vue de la convergence de l’urbanisme et des transports. Cette dernière demande d’autres dynamiques de proximité. » Parmi elles, le rabattement vers les gares et centres villes, la création de voies vertes ou encore de zones à 20km/h, avec l’idée que « la vitesse est l’un des moyens les moins coûteux pour agir sur la mobilité ». Des interactions avec l’ensemble des participants ont suivi à travers des tables rondes sur des questions données. Enrichi d’une présentation de chantiers et projets de mobilité en cours dans notre région, cet exercice a permis de faire émerger les idées phares et problématiques rencontrées par chacun, ensuite enrichies par l’experte.

À la suite de cette remise en contexte, une étude de cas autour du Service Express Régional Métropolitain Hauts-de-France a été proposée, appuyée par les témoignages de Jean Marc ZULESI, rapporteur de la proposition de loi à ce sujet, et de Jean-François MONTEILS, Président du directoire de la Société du Grand Paris. Ce dernier est notamment revenu sur l’importance d’écouter les besoins du territoire, afin d’apporter des projets de cette ampleur en réponse. « Il faut fabriquer de la vie en ville. C’est une question majeure dans les grandes métropoles, et partout ailleurs. La question du transport améliore la vie des gens, désenclave, réduit les inégalités, et participe à la transition écologique. » partage-t-il. Il évoque aussi l’importance d’anticiper la coopération que ce type d’infrastructure requiert. « Le projet a pris du retard, non pas pour des questions financières, mais de coordination. Les contraintes culturelles et modes de réflexion diffèrent en fonction des acteurs et parties prenantes. Cela demande de s’y prendre très en avance. » Face à son intervention, divers élus locaux ont eu l’opportunité de l’interroger et d’échanger autour des réalités et attentes du territoire face à ce projet. Des intentions majeures ont alors émergé : l’envie d’être proactifs dans cette démarche, et l’impératif de couvrir les besoins en mobilité des citoyens et salariés à plus court terme. « Le Service Express Régional Métropolitain est nécessaire,  mais nous avons aussi besoin de réponses immédiates sur les dessertes TGV, TER, sur le fret. » évoque Sylvain ROBERT, Maire de Lens et Président de la communauté d’agglomération de Lens-Liévin.

La plénière s’est poursuivie avec Carlos MORENO, expert international de la mobilité, qui a mis en avant la nécessité pour les entreprises de revoir leur stratégie au regard de 3 angles fondamentaux : l’écologie, l’économie, et l’impact social. « Il faut prendre conscience que le Développement Durable ne peut se comprendre qu’au travers de ce triptyque. Pour chaque euro investi, il vous faut observer un retour sur investissement dans chacun de ces domaines. » explique le créateur du concept mondial de la ville du quart d’heure. « Peu importe le rôle que nous jouons, le climat doit être intégré dans nos stratégies. Et la mobilité y contribue grandement. ». Pour donner suite à cette prise de parole, différentes entreprises ont eu l’occasion de rebondir sur le sujet en partageant leurs ambitions en matière de mobilité. Fabrice Furlan, Fondateur & CEO de Plume, est revenu sur la contribution de la trottinette électrique à la diversification des modes de transports. « La trottinette est très adaptée à l’intermodalité, dans la mesure où elle se plie, se stocke, se prend dans les transports en commun ou est mise dans le coffre d’une voiture. La sécurité et la cohabitation avec les différents usagers sont deux enjeux majeurs inhérents à cette nouvelle pratique de laquelle la France est le 1er marché mondial. » précise-t-il.

En fin de matinée, le sujet de l’incitation à la mobilité durable était au cœur des échanges, en reprécisant les nouvelles pratiques portées par les acteurs publics et privés, tels que le plan de déplacement des entreprises, le plan régional mobilité ou encore le co-voiturage. Fréderic MOTTE, conseiller régional, président de la mission REV3, a apporté son regard sur les attentes du territoire envers les entreprises pour permettre cette mobilité durable. « J’ai coutume de provoquer les dirigeants en leur disant que s’ils ne s’engagent pas dans des processus de transformation, leur entreprise va mourir. Parce que les banquiers ne leur prêteront plus, parce que les salariés ne viendront plus, parce que leurs produits ne seront plus achetés. Notre destin est commun, ne soyons pas naïfs : la compétition économique et dure, tout comme celle des territoires pour attirer les talents » exprime-t-il.

Un temps fort autour d’une déclaration commune retraçant la volonté des chefs d’entreprise, élus, et acteurs engagés sur cette thématique d’avenir, est venu clôturer de cette plénière enrichissante. « Les territoires qui ont désiré s’engager pour organiser ensemble ce World Forum montrent dans quelle mesure nous avons envie d’être acteurs. Je désire que nous nous retrouvions dans 2 ans pour faire le point sur ce que nous aurons fait autour de la mobilité durable, un sujet sur lequel s’engager dans la durée. Nous avons besoin de rendez-vous comme celui-ci pour nous rassembler, et définir un chemin vers la mobilité durable, ensemble. » conclut Fréderic LETURQUE, Président de la Communauté Urbaine d’Arras.

Après un cocktail et temps de networking, ce World Forum arrageois s’est terminé par deux animations interactives sur le temps de l’après-midi. Une Fresque de la Mobilité, coanimée par deux experts était notamment proposée. Atelier collaboratif, elle a permis à chacun de prendre conscience des enjeux liés à la mobilité durable et d’apporter des solutions concrètes. S’adressant à tous, la Fresque de la Mobilité a fait la part belle aux leviers d’action que chacun peut mobiliser. Se déroulait en simultané un atelier autour du Management de la mobilité, visant à donner des axes d’amélioration des pratiques de ce nouveau défi pour les entreprises. « Les démarches doivent encourager une dynamique commune qui change de l’ordinaire et du quotidien » expose Zoé Blomme de Déclic Mobilités, en charge de l’animation de cet atelier. L’occasion pour les participants d’échanger autour des enjeux et actions mises en place à ce sujet dans leurs structures. « En milieu rural, le covoiturage est notre premier levier. Nous nous inspirons de l’urbain pour créer nos propres idées » partage une participante. Cet atelier s’est conclu par un témoignage d’éco-agents la Ville de Béthune, mettant en place une démarche de mobilité pour les collaborateurs, en particulier dans le cadre du Challenge de la Mobilité Hauts-de-France. « En tant qu’éco-agent, au fil des actions, nous gagnons en visibilité et en reconnaissance. » livre l’un des intervenants aux participants.

En somme, une journée fédératrice autour d’un enjeu d’avenir pour notre territoire, ayant permis à une diversité d’acteurs de se projeter dans la mise en place de futures coopérations pour une mobilité durable !