Par Philippe VASSEUR, Président RESPECO Institute
Le 10ème Forum Mondial de l’Economie Responsable/World Forum for a Responsible Economy se déroulera du 10 au 14 octobre 2016 successivement dans cinq villes de France : Lille (10), Strasbourg (11), Grenoble (12), La Rochelle (13) et Paris (14).
Le principe « de base » du Forum reste – plus que jamais – de présenter des bonnes pratiques issues des cinq continents afin de démontrer qu’existent des solutions concrètes et duplicables pour promouvoir et développer une « économie responsable ».
Le thème général de ce 10ème Forum portera sur le rôle de l’entreprise dans la société : au-delà de sa performance économique, que peut-on (raisonnablement) attendre d’elle ? Quel est le minimum de responsabilité sociétale qu’elle doit exercer. Mais, aussi, quelles sont les limites de ce qui peut lui être demandé ?
Sous le titre général : « L’Entreprise…pour quoi faire ? » (ou l’Entreprise…à quoi ça sert ?), les travaux du Forum seront organisés autour de trois grandes questions.
LA QUESTION DU TRAVAIL
Ce sont les entreprises qui créent de l’emploi. Certes. Mais pourront-elles en créer autant qu’il le faudrait pour éradiquer le chômage ?
L’intelligence artificielle, les robots vont accomplir de plus en plus de tâches humaines et des dizaines de millions d’emplois vont disparaître dans le monde. Les nouveaux emplois qui vont être créés le seront-ils en nombre suffisant ?
L’ « ubérisation » du travail tend à remplacer en partie le salariat par d’autres formes de relations avec l’entreprise. Cela conduira-t-il à ce qu’il y ait de moins en moins de salariés dans les entreprises mais un nombre grandissant d’entrepreneurs individuels ?
Dans le futur, si les « machines » prennent – au moins partiellement – la place des humains dans la création de richesse, comment pallier l’insuffisance d’emplois ? Peut-on envisager à terme la généralisation d’un « revenu universel de base » du type de celui qu’il a été décidé d’expérimenter en Finlande et aux Pays-Bas (à Utrecht) ?
LA QUESTION DE L’ORGANISATION
L’organisation et le fonctionnement de l’entreprise sont en pleine évolution. C’est du moins ce que pensent et affirment des dirigeants tels que Pierre-André de Chalendar, PDG de la Compagnie de Saint-Gobain, qui estime que nous sommes entrés dans « l’ère du management collaboratif ».
Quelles sont les formes et quels sont les résultats de ce management de moins en moins hiérarchique ? Comment impliquer davantage les cadres et les autres collaborateurs dans ce fonctionnement plus décentralisé et, en particulier dans la performance globale de l’entreprise ?
Selon le World Happiness Report, les « 100 best companies to work in America » ont un taux de rendement supérieur aux autres : dans quelle mesure l’amélioration du bien-être des salariés (« le bonheur au travail ») peut-elle être un facteur de créativité et de performance ?
Quel avenir pour le télétravail ? Les évolutions technologiques peuvent favoriser son développement à l’intérieur des entreprises mais aussi en externalisant certaines tâches (voir ci-dessus « l’ubérisation du travail ») ?
Quelles sont ou peuvent être les conséquences de ces changements sur les relations sociales (et sur les organisations syndicales) ?
Le mode collaboratif ne se limite évidemment pas à l’interne mais peut s’étendre, en externe, aux coopérations entre les entreprises, dans leur très grande diversité. Peuvent ainsi se constituer des réseaux d’entreprises (ou des entreprises en réseau) avec une chaine de fonctions segmentées. De grandes entreprises « industrielles » ont déjà choisi de ne plus produire elles-mêmes de biens manufacturés, préférant déléguer cette fonction à des sous-traitants.
L’essor de l’impression 3D peut accentuer cette pratique et la diffuser au sein d’entreprises de plus en plus petites. Quelles sont les conséquences de cette tendance ? Quels en sont les risques ou quelles opportunités peut-elle présenter ?
LA QUESTION DU TERRITOIRE
La mondialisation/globalisation aboutit-elle à l’uniformisation des entreprises ? Les différences ne portent-elles que sur la dimension et le secteur d’activité ou existe-t-il des spécificités culturelles (par exemple la francophonie) ou géographiques (par exemple l’Europe) ? De ce point de vue, y a-t-il dans le monde des tendances collectives meilleures que d’autres, donc des territoires plus propices que d’autres à l’entrepreneuriat responsable ?
Au sein des « territoires » (pays, régions, villes) peuvent se constituer des « écosystèmes » favorisant des dynamiques « locales » d’économie responsable. Quels en sont les meilleurs exemples (notamment dans les villes et les régions où se tient le Forum) ?
Comment les pouvoirs publics, à tous niveaux, incitent-ils les entreprises à assumer cette responsabilité globale ? Quels sont les cadres institutionnels et territoriaux favorables à l’épanouissement d’entreprises responsables ? Quelles sont, par exemple, les clauses d’appels d’offres qui peuvent favoriser les entreprises responsables dans l’attribution des marchés publics ? Ou encore, quels sont les encouragements fiscaux qui peuvent être accordés pour les démarches de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) ?
Se pose alors la question de l’évaluation : selon quelle méthode et avec quels indicateurs mesurer la responsabilité et la performance globale de l’entreprise ?
Le reporting extra-financier, de plus en plus pratiqué par les grandes (ou moyennes) sociétés, est-il un outil efficace ? Ou n’est-il, pour certains, qu’un alibi ? De très nombreux « labels RSE » prolifèrent, parmi lesquels il n’est pas toujours facile de se retrouver. Comment parvenir à définir des indicateurs incontestés, reconnus – ou pouvant l’être – universellement ?
Toutes ces réflexions peuvent contribuer à une plus forte interpellation des pouvoirs publics sur les enjeux de l’économie responsable…notamment à l’occasion de prochaines échéances électorales.
Les thèmes de ces trois grandes questions (travail, organisation, territoire) seront traités à travers la présentation de bonnes pratiques dans différents « formats » : séance plénière, workshop (Creative lab, CSR lab), thematic lunch…
Comme il est indiqué plus haut, les dynamiques territoriales seront mises en valeur dans chacune des villes accueillant le Forum.
10ème Forum Mondial de l’Economie Responsable
NOTE DE CADRAGE
Le 10ème Forum Mondial de l’Economie Responsable/World Forum for a Responsible Economy se déroulera du 10 au 14 octobre 2016 successivement dans cinq villes de France : Lille (10), Strasbourg (11), Grenoble (12), La Rochelle (13) et Paris (14).
Le principe « de base » du Forum reste – plus que jamais – de présenter des bonnes pratiques issues des cinq continents afin de démontrer qu’existent des solutions concrètes et duplicables pour promouvoir et développer une « économie responsable ».
Le thème général de ce 10ème Forum portera sur le rôle de l’entreprise dans la société : au-delà de sa performance économique, que peut-on (raisonnablement) attendre d’elle ? Quel est le minimum de responsabilité sociétale qu’elle doit exercer. Mais, aussi, quelles sont les limites de ce qui peut lui être demandé ?
Sous le titre général : « L’Entreprise…pour quoi faire ? » (ou l’Entreprise…à quoi ça sert ?), les travaux du Forum seront organisés autour de trois grandes questions.
LA QUESTION DU TRAVAIL
Ce sont les entreprises qui créent de l’emploi. Certes. Mais pourront-elles en créer autant qu’il le faudrait pour éradiquer le chômage ?
L’intelligence artificielle, les robots vont accomplir de plus en plus de tâches humaines et des dizaines de millions d’emplois vont disparaître dans le monde. Les nouveaux emplois qui vont être créés le seront-ils en nombre suffisant ?
L’ « ubérisation » du travail tend à remplacer en partie le salariat par d’autres formes de relations avec l’entreprise. Cela conduira-t-il à ce qu’il y ait de moins en moins de salariés dans les entreprises mais un nombre grandissant d’entrepreneurs individuels ?
Dans le futur, si les « machines » prennent – au moins partiellement – la place des humains dans la création de richesse, comment pallier l’insuffisance d’emplois ? Peut-on envisager à terme la généralisation d’un « revenu universel de base » du type de celui qu’il a été décidé d’expérimenter en Finlande et aux Pays-Bas (à Utrecht) ?
LA QUESTION DE L’ORGANISATION
L’organisation et le fonctionnement de l’entreprise sont en pleine évolution. C’est du moins ce que pensent et affirment des dirigeants tels que Pierre-André de Chalendar, PDG de la Compagnie de Saint-Gobain, qui estime que nous sommes entrés dans « l’ère du management collaboratif ».
Quelles sont les formes et quels sont les résultats de ce management de moins en moins hiérarchique ? Comment impliquer davantage les cadres et les autres collaborateurs dans ce fonctionnement plus décentralisé et, en particulier dans la performance globale de l’entreprise ?
Selon le World Happiness Report, les « 100 best companies to work in America » ont un taux de rendement supérieur aux autres : dans quelle mesure l’amélioration du bien-être des salariés (« le bonheur au travail ») peut-elle être un facteur de créativité et de performance ?
Quel avenir pour le télétravail ? Les évolutions technologiques peuvent favoriser son développement à l’intérieur des entreprises mais aussi en externalisant certaines tâches (voir ci-dessus « l’ubérisation du travail ») ?
Quelles sont ou peuvent être les conséquences de ces changements sur les relations sociales (et sur les organisations syndicales) ?
Le mode collaboratif ne se limite évidemment pas à l’interne mais peut s’étendre, en externe, aux coopérations entre les entreprises, dans leur très grande diversité. Peuvent ainsi se constituer des réseaux d’entreprises (ou des entreprises en réseau) avec une chaine de fonctions segmentées. De grandes entreprises « industrielles » ont déjà choisi de ne plus produire elles-mêmes de biens manufacturés, préférant déléguer cette fonction à des sous-traitants.
L’essor de l’impression 3D peut accentuer cette pratique et la diffuser au sein d’entreprises de plus en plus petites. Quelles sont les conséquences de cette tendance ? Quels en sont les risques ou quelles opportunités peut-elle présenter ?
LA QUESTION DU TERRITOIRE
La mondialisation/globalisation aboutit-elle à l’uniformisation des entreprises ? Les différences ne portent-elles que sur la dimension et le secteur d’activité ou existe-t-il des spécificités culturelles (par exemple la francophonie) ou géographiques (par exemple l’Europe) ? De ce point de vue, y a-t-il dans le monde des tendances collectives meilleures que d’autres, donc des territoires plus propices que d’autres à l’entrepreneuriat responsable ?
Au sein des « territoires » (pays, régions, villes) peuvent se constituer des « écosystèmes » favorisant des dynamiques « locales » d’économie responsable. Quels en sont les meilleurs exemples (notamment dans les villes et les régions où se tient le Forum) ?
Comment les pouvoirs publics, à tous niveaux, incitent-ils les entreprises à assumer cette responsabilité globale ? Quels sont les cadres institutionnels et territoriaux favorables à l’épanouissement d’entreprises responsables ? Quelles sont, par exemple, les clauses d’appels d’offres qui peuvent favoriser les entreprises responsables dans l’attribution des marchés publics ? Ou encore, quels sont les encouragements fiscaux qui peuvent être accordés pour les démarches de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) ?
Se pose alors la question de l’évaluation : selon quelle méthode et avec quels indicateurs mesurer la responsabilité et la performance globale de l’entreprise ?
Le reporting extra-financier, de plus en plus pratiqué par les grandes (ou moyennes) sociétés, est-il un outil efficace ? Ou n’est-il, pour certains, qu’un alibi ? De très nombreux « labels RSE » prolifèrent, parmi lesquels il n’est pas toujours facile de se retrouver. Comment parvenir à définir des indicateurs incontestés, reconnus – ou pouvant l’être – universellement ?
Toutes ces réflexions peuvent contribuer à une plus forte interpellation des pouvoirs publics sur les enjeux de l’économie responsable…notamment à l’occasion de prochaines échéances électorales.
Les thèmes de ces trois grandes questions (travail, organisation, territoire) seront traités à travers la présentation de bonnes pratiques dans différents « formats » : séance plénière, workshop (Creative lab, CSR lab), thematic lunch…
Comme il est indiqué plus haut, les dynamiques territoriales seront mises en valeur dans chacune des villes accueillant le Forum.