La Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris accueillait ce vendredi matin la matinée de synthèse du World Forum for a Responsible Economy, donnant la parole à de nouveaux interlocuteurs prestigieux.
Le Président de la Chambre, ouvrant la séance, rappelle que l’entreprise, bien qu’elle soit au cœur d’une compétition féroce mondiale, doit s’adapter tout en restant économe. En ce sens, l’initiative « Entreprises Responsables en Ile de France » a été lancée en avril 2016 pour sensibiliser davantage les dirigeants quant à leur impact sur l’environnement. Fer de lance de la région, le chantier du Grand Paris « doit être responsable ou ne doit pas être ». Le ton est donné, les intervenants vont se succéder.
François Villeroy de Galhau, Gouverneur de la Banque de France, vient exposer tout d’abord la mission de l’institution qu’il dirige, célébrant cette année ses deux cents bougies. Il la définit comme les 4 S : stratégie financière, stabilité des banques, services à l’économie et enfin sociale. En interne, la Banque de France tend à s’impliquer dans une démarche de RSE. Cependant, le Gouverneur fait comprendre à l’auditoire que lier RSE et Banque de France n’est plus saugrenu. En effet, la cotation Banque de France, si chère aux entreprises, prend désormais en compte les critères RSE. L’idée n’est pas de noter l’action RSE mais d’éclairer le lien entre la recherche dans les domaines socio-environnementaux et la solidité financière de l’entreprise. Si cette initiative est saluée, cela est dû à la singularité de ce critère : la Banque de France est la seule banque centrale dans le monde à prendre en compte la RSE dans sa cotation. En fin d’intervention, François Villeroy de Galhau regrette la dissociation entre les termes « économie et responsable », et prouve grâce à cette démarche que la Banque de France croit aux deux.
Simon Zadek, co-directeur de l’UNEP au Royaume-Uni, succède au Gouverneur qu’il félicite et qui souligne l’exemplarité de l’institution française dans le développement de la RSE. Il pose d’emblée une question simple à l’auditoire : qui travaille dans la finance ? Sans surprise, plusieurs dizaines de mains se lèvent dans la salle. Seconde question, qui pense comprendre parfaitement comment marche la finance ? Aucune main ne se lève alors. Le Britannique explique que la finance sort la RSE de l’équation économique alors qu’elle devrait la mettre au cœur même des problématiques. Il souligne que même un choc aussi brutal que la crise des subprimes « n’a pas réussi à aligner le débat financier sur la RSE ». Afin d’appuyer son propos, Simon Zadek explique que plus de 90 milliards de dollars doivent être injectés dans la RSE d’ici 2030, sans quoi tous les efforts entrepris auront été vains. S’il s’inquiète de la voie dans laquelle l’économie s’engouffre, il reconnaît toutefois que des évènements comme la COP21 permettent de changer les mentalités. Comme un symbole, Simon Zadek passe alors le flambeau à Marie-Claire Capobianco, Directrice de réseau chez BNP Paribas.
Déterminée, madame Capobianco explique que « les générations qui arrivent ont envie de participer à autre chose ». En ce sens, BNP Paribas veut financer l’économie de façon éthique en aidant les clients à réaliser leurs projets tout en prenant en compte la responsabilité sociale, civique mais également environnementales. BNP Paribas a mis en place des modes de financements innovants et adaptés à ce discours non pas alarmiste mais lucide : c’est le cas du contrat à impact social, permettant au développeur de se faire rembourser par les pouvoirs compétents en fonction du changement social auquel son entreprise a contribué. La notion de l’engagement sociétal est clef, car elle est « un levier de transformation profonde », permettant d’avoir des salariés engagés.
Jean-Bernard Lévy, Président Directeur-Général du groupe EDF, arrive au pupitre pour exposer ce qu’il appelle « la responsabilité sociale dans les missions de services publics ». EDF a ainsi posé 6 objectifs de responsabilité d’entreprise : aller au-delà de l’objectif des deux degrés donné par la COP21, assurer la sécurité et la santé aux salariés de EDF ainsi que promouvoir la diversité, proposer à 100% des ménages de l’information et des solutions en matière d’énergie, innover par des solutions numériques, organiser de façon systématique un dialogue lors d’un nouveau chantier et, enfin, lancer une approche positive de la biodiversité. Jean-Bernard Lévy, en ce sens, semble concerné par l’importance de la RSE au sein d’entreprise d’utilité publique telle que le groupe EDF et a donné un cap lors de son arrivée en 2014 à sa présidence : réduire l’empreinte écologique d’EDF.
Le World Forum for a Responsible Economy donne la parole à chaque acteur du changement, la prise de parole successive d’un PDG du CAC 40 et d’une responsable d’ONG au Canada le démontre une fois de plus. Venue d’Amérique du Nord, Louise Fréchette vient conter l’action de CARE et ses collaborations multiples avec des ONG dans les pays en développement. Elle rappelle que les pays du Sud économique occupent une place importante dans la stratégie des entreprises, sans omettre de donner deux chiffres édifiants : 1 milliard de personnes perçoit moins d’1,25$ par jour, 2 milliards perçoivent moins de 2$. Louise Fréchette propose cependant un discours optimiste et décrit notamment l’action de multiples entreprises qui ont compris l’importance de la RSE dans leur stratégie de développement. Elle développe l’adage « doing well by doing good » : la croissance économique peut être responsable. CARE, présent dans 95 pays, permet grâce à des collaborations avec des grandes entreprise de mieux comprendre les défis de demain.
Dernier intervenant du World Forum For a Responsible Economy, Charles-Edouard Bouée vient détailler une carte de ce que sera le monde en 2030 (carte ci-dessous). Édifiante, cette représentation du monde de demain ne doit pas être une conclusion de cette édition 2016 mais bien le point de départ du prochain World Forum. Si le Président de la Chambre de Commerce a commencé son discours par cette citation, nous clôturerons notre compte rendu par ces mêmes termes : « soyez heureux ».
François Villeroy de Galhau, Gouverneur de la Banque de France, vient exposer tout d’abord la mission de l’institution qu’il dirige, célébrant cette année ses deux cents bougies. Il la définit comme les 4 S : stratégie financière, stabilité des banques, services à l’économie et enfin sociale. En interne, la Banque de France tend à s’impliquer dans une démarche de RSE. Cependant, le Gouverneur fait comprendre à l’auditoire que lier RSE et Banque de France n’est plus saugrenu. En effet, la cotation Banque de France, si chère aux entreprises, prend désormais en compte les critères RSE. L’idée n’est pas de noter l’action RSE mais d’éclairer le lien entre la recherche dans les domaines socio-environnementaux et la solidité financière de l’entreprise. Si cette initiative est saluée, cela est dû à la singularité de ce critère : la Banque de France est la seule banque centrale dans le monde à prendre en compte la RSE dans sa cotation. En fin d’intervention, François Villeroy de Galhau regrette la dissociation entre les termes « économie et responsable », et prouve grâce à cette démarche que la Banque de France croit aux deux.
Simon Zadek, co-directeur de l’UNEP au Royaume-Uni, succède au Gouverneur qu’il félicite et qui souligne l’exemplarité de l’institution française dans le développement de la RSE. Il pose d’emblée une question simple à l’auditoire : qui travaille dans la finance ? Sans surprise, plusieurs dizaines de mains se lèvent dans la salle. Seconde question, qui pense comprendre parfaitement comment marche la finance ? Aucune main ne se lève alors. Le Britannique explique que la finance sort la RSE de l’équation économique alors qu’elle devrait la mettre au cœur même des problématiques. Il souligne que même un choc aussi brutal que la crise des subprimes « n’a pas réussi à aligner le débat financier sur la RSE ». Afin d’appuyer son propos, Simon Zadek explique que plus de 90 milliards de dollars doivent être injectés dans la RSE d’ici 2030, sans quoi tous les efforts entrepris auront été vains. S’il s’inquiète de la voie dans laquelle l’économie s’engouffre, il reconnaît toutefois que des évènements comme la COP21 permettent de changer les mentalités. Comme un symbole, Simon Zadek passe alors le flambeau à Marie-Claire Capobianco, Directrice de réseau chez BNP Paribas.
Déterminée, madame Capobianco explique que « les générations qui arrivent ont envie de participer à autre chose ». En ce sens, BNP Paribas veut financer l’économie de façon éthique en aidant les clients à réaliser leurs projets tout en prenant en compte la responsabilité sociale, civique mais également environnementales. BNP Paribas a mis en place des modes de financements innovants et adaptés à ce discours non pas alarmiste mais lucide : c’est le cas du contrat à impact social, permettant au développeur de se faire rembourser par les pouvoirs compétents en fonction du changement social auquel son entreprise a contribué. La notion de l’engagement sociétal est clef, car elle est « un levier de transformation profonde », permettant d’avoir des salariés engagés.
Jean-Bernard Lévy, Président Directeur-Général du groupe EDF, arrive au pupitre pour exposer ce qu’il appelle « la responsabilité sociale dans les missions de services publics ». EDF a ainsi posé 6 objectifs de responsabilité d’entreprise : aller au-delà de l’objectif des deux degrés donné par la COP21, assurer la sécurité et la santé aux salariés de EDF ainsi que promouvoir la diversité, proposer à 100% des ménages de l’information et des solutions en matière d’énergie, innover par des solutions numériques, organiser de façon systématique un dialogue lors d’un nouveau chantier et, enfin, lancer une approche positive de la biodiversité. Jean-Bernard Lévy, en ce sens, semble concerné par l’importance de la RSE au sein d’entreprise d’utilité publique telle que le groupe EDF et a donné un cap lors de son arrivée en 2014 à sa présidence : réduire l’empreinte écologique d’EDF.
Le World Forum for a Responsible Economy donne la parole à chaque acteur du changement, la prise de parole successive d’un PDG du CAC 40 et d’une responsable d’ONG au Canada le démontre une fois de plus. Venue d’Amérique du Nord, Louise Fréchette vient conter l’action de CARE et ses collaborations multiples avec des ONG dans les pays en développement. Elle rappelle que les pays du Sud économique occupent une place importante dans la stratégie des entreprises, sans omettre de donner deux chiffres édifiants : 1 milliard de personnes perçoit moins d’1,25$ par jour, 2 milliards perçoivent moins de 2$. Louise Fréchette propose cependant un discours optimiste et décrit notamment l’action de multiples entreprises qui ont compris l’importance de la RSE dans leur stratégie de développement. Elle développe l’adage « doing well by doing good » : la croissance économique peut être responsable. CARE, présent dans 95 pays, permet grâce à des collaborations avec des grandes entreprise de mieux comprendre les défis de demain.
Dernier intervenant du World Forum For a Responsible Economy, Charles-Edouard Bouée vient détailler une carte de ce que sera le monde en 2030 (carte ci-dessous). Édifiante, cette représentation du monde de demain ne doit pas être une conclusion de cette édition 2016 mais bien le point de départ du prochain World Forum. Si le Président de la Chambre de Commerce a commencé son discours par cette citation, nous clôturerons notre compte rendu par ces mêmes termes : « soyez heureux ».
Pierre Arnal - ESPOL Lille