L'adoption récente d'une directive européenne sur le secret des affaires a suscité l'inquiétude que l'un des acquis essentiels des trois dernières décennies, la reconnaissance de l'importance de la transparence dans le processus de responsabilisation sociétale des entreprises, soit remis en cause.
Le Parlement européen a répondu à cette préoccupation en introduisant dans le texte des clauses protégeant les lanceurs d'alerte. Le compromis ainsi réalisé, sans être idéal, illustre la nécessaire conciliation entre deux impératifs : d'une part la transparence, condition d'un contrôle minimal des citoyens sur l'exercice par les entreprises de la "maîtrise de leurs impacts sur la société et l'environnement" - définition internationale de la RSE- ; d'autre part les process techniques et organisationnels qui créent l'avantage comparatif d'une entreprise sur son marché.