L'éthique appliquée à l'entreprise apparaît comme un moyen d'améliorer la communication et l'efficacité des différents protagonistes. L'éthique c'est l'ensemble des principes moraux qui sont à la base de la conduite de quelqu'un.
"Qui êtes-vous ?"
C’est ainsi que Laëtitia Guibert commence son intervention. Dès le début, elle souhaite cerner son audience pour capter notre attention pour aborder un sujet touchant le plus grand nombre, celui de l’éthique. Cette businesswoman travaille pour « Nicomak », une entreprise française ayant pour objectif d’inspirer les innovations managériales. Pour cela, l’entreprise propose une démarche salutogénique: c’est à dire concentrer ses actions sur le bien-être des employés pour travailler dans une ambiance productive en améliorant leur quotidien. « Pour qu’une entreprise avance, il faut un dialogue » confie Laëtitia. Un dialogue qui s’appuie sur une pensée commune entre lamasse salariale et les classes patronales.
Une éthique parfaite comme idéal utopiste
Le numérique n’a cessé de transformer l’organisation des entreprises. Le mode de travail est passé de vertical à horizontal. Le travail est maintenant divisé, parcellisé en tâches élémentaires susceptibles d’être réalisées par n’importe quel ouvrier car n’exigeant aucune qualification particulière. On voit un changement de management, de nouveaux moyens de travail, ainsi qu’une responsabilisation collective. Le changement s’opère également dans l’éco-système de l’entreprise; les frontières s’étendent, l’entreprise devient autant responsable de ses fournisseurs que de l’effet des produits sur les clients. Des consommateurs adoubant la transparence comme un devoir absolu. Le moindre faux pas de communication peut avoir des conséquences dramatiques dupliquées par l’influence des réseaux sociaux.
L’alliance néfaste de l'éthique technologique et d’usage
Le terme d’éthique technologique signifie qu’un outil numérique nous dépasse : il est détourné de sa fonction initiale. De manière inconsciente, l’Homme est tombé dans les dérives des nouvelles technologies où la sphère professionnelle phagocyte la sphère privée. Les conséquences directes sont le risque de mal être et dans le pire des cas, le burn-out.Sur la même lignée, l’éthique d’usage se démarque dans la mesure où quelqu’un détourne de manière volontaire les fonctions premières d’un outil numérique. Nous pouvons citer l’exemple de certains portables dorénavant capable de lancer des missiles à distance.Les solutions possibles paraissent à première vue abstraites: l’exemplarité du comportement managérial, ou encore la création d’une charte éthique qui introduit des principes que l’entreprise tente d’atteindre, ayant pour but de transmettre des valeurs. Mais il existe des actions plus concrètes.
La création d’un comité d’éthique
Pour mettre en place ces principes, la création d’un comité d’éthique apparaît comme la meilleure alternative. Ce dernier consiste en un système de gouvernance pour trancher certains conflits pouvant intervenir sur différents sujets éthiques. Il autorise également l’établissement de règles d’usages. Par exemple, 78% des cadres consultent leurs mails durant le week-end et leurs vacances selon l’IFOP, alors l'une de ces nouvelles règles est de ne pas pénaliser les cadres quine le font pas. Pour aller plus loin, l’idée serait de créer une charte de déconnexion dans chaque entreprise. Cette initiative est intégrée dans le projet de la Loi Travail de 2016 en cours de négociation par les parlementaires. La prise de décision publique est absolument nécessaire afin de mettre en place une forme de coercition masquée.
Ethimak: un programme novateur pour la cohésion des entreprises
Mettre en place ces mesures, c’est bien. Mais laquelle a le plus d’influence chez les employés ? Pour cela, Nicomak utilise Ethimak qui permet de questionner les collaborateurs sur le terrain et analyser ce qui influence leur prise de décision. Le principe du programme est de proposer un dilemme éthique au candidat. Le collaborateur doit choisir entre trois réponses: aucune n’est bonne, aucune n’est mauvaises, chacune a des points positifs et négatifs, il faut faire un choix par défaut. Chaque réponse est associée à une valeur, l’objectif étant de faire ressortir les valeurs majoritaires des collaborateurs.Des informations qualitatives précieuses permettant l’organisation des actions les plus urgentes à mettre en place dans l’entreprise. Ce système est révélateur car il peut autant mettre en lumière les différences que les similarités de pensées entre les dirigeants et les employés.
Adrien Pérot
