La définition que nous connaissons de l'emploi est en train d'être profondément transformée. Qu'il s'agisse de la structure de l'entreprise ou du rôle des travailleurs, de nouveaux enjeux se dessinent.
Erol Kiresepi, président de la plus grande organisation d’employeurs au monde, les décrypte pour nous. Le rôle de l’entreprise d’aujourd’hui est pour lui d’accompagner l’innovation, au bénéfice de l’avenir.
Flexibilité et protection des travailleurs
Kiresepi souligne d’abord la nécessité de redéfinir les notions de temps et de lieu de travail. Du « cloudworking » au télétravail, le bureau n’est plus le lieu privilégié d’échange au centre de l’entreprise, qui trouve sa place partout, à tout moment. L’archétype du contrat à durée indéterminée avec un temps de travail fixe est de moins en moins répandu. La démarcation entre vie professionnelle et vie privée s’estompe. D’où la nécessité pour Erol Kirisepi de créer des outils, comme une sécurité sociale, plus en adéquation avec chaque travailleur qu’avec une branche.
Le défi de l’éducation
« Il faut adapter le système éducatif à l’industrie », insiste-t-il, attirant l’attention sur les bouleversements du marché. D’une part, l’automatisation crée du chômage dans certaines branches. D’autre part, les profils qualifiés sont de plus en plus recherchés. Des paradoxes qui appellent une réforme de l’éducation inévitable. Le processus commence à l’école, où les pratiques du numériques doivent être intégrées dans les apprentissages. Il faut aussi préparer les travailleurs aux nouvelles formes de l’emploi à travers le reskilling.
Un problème international
Erol Kirisepi considère que ces défis sont les mêmes pour tous les pays. Cependant, il explique que « chaque pays a ses priorités » et que les solutions doivent s’adapter localement, pour correspondre, au plus près, aux besoins des différentes échelles de l’entreprise.
11A - Théo Pavlovic